Ils font le « WOUZWOUS » de BEBU, ces petits personnages qui colonisent une
grande partie de son oeuvre comme des places de villages. Ils s’agitent, se rassemblent,
s’interpellent, tous à la fois semblables et tous différents dans leurs attitudes et leurs
expressions. Ils sont autres et nous ressemblent cependant, oscillant entre instinct
grégaire et solitude, entre conformisme et marginalité.

Certains tableaux les représentent amassés, comme embrassant d’un seul regard un
point unique pris en contreplongée. D’autres les isolent à flanc de montagne ou dans une
immensité aride, petits points anonymes en marche vers un autre ailleurs. D’autres
encore les socialisent sous un arbre à palabre ou autour d’un griot.

Car ce monde inventé des « WOUZWOUS » parle
essentiellement de l’Afrique. Un continent habité dans
l’enfance, pour lequel BEBU garde une appétence
particulière . Les terres sèches, la poussière, les
couleurs pilées par le soleil et les heures suspendues
dans la chaleur, métissent et fécondent son actualité
artistique.

Et lorsqu’un personnage se dissocie pour devenir
sujet essentiel, son corps se pare alors d’un bleu
« Matisse » qui tranche sur les ocres et les limons
universels, le temps d’une pause, d’une caresse,
d’une respiration. A moins que son image ne se
détache d’elle même de l’argile et du sable pour
en prendre le grain et la poudre.

Poétique, drôle, tendre et grave à la fois , l’oeuvre
de BEBU parle d’universalité dans la singularité. Et
de son passé à son présent, par delà les continents,
elle peint et sculpte les liens qui font de notre
communauté de petits « WOUZWOUS » de vrais
êtres humains.

Claudine DUFOUR-MEURISSE

Dauphiné du 21 mai 2011

A près le 1er prix de peinture
figurative obtenu l'an
dernier au 15eme Concours
d'art contemporain à Paris,
"Be bu"', la signature de toile
de l'artiste desingeoise, s'enrichit
de nouvelles distinctions
avec le 1er Prix du jury
du 7ème Salon d'art contemporain
d'Ambronay (66 peintres,
15 sculpteurs), un salon
très recherché où elle exposait
cinq peintures. Elle a été
sélectionnée en ce mois de
mai pour le Printemps des
cimaises à la galerie Victoria,
au Chatelet, Paris 1er. Bebu a
été retenue pour des exposi- 1
tions collectives au Carrousel
du Louvre en septembre
et au salon Regain, quai Bondy
à Lyon en octobre.
Une exposition individuelle
lui est déjà réservée l'an
prochain à l'espace Scipion,
les tableaux de Pascale Buunk, .
Bebu, parle du lien entre les
hommes.
Le DUGeorges GIROUD
Paris V, et une participation
au salon d'art contemporain
de Cannes est en attente.
Au coeur de sa démarche
artistique, la question de
l 'humain "Qu'est-ce qui fait
de l'homme un humain?"
Le choix de cette question
a nécessité dans sa démarche
la recherche d'un langage
plastique propice à réveiller
en chacun de nous la
question du lien entre les
hommes, à travers le temps.
« Ma peinture n'a rien d'accusateur,
elle cherche inlassablement
à rappeler ce lien
entre les hommes, cette "filiation"
que l'on oublie en
tentant de tout coder, comme
si l'homme voulait refouler
ce qu'il est ... humain! Je
cherche donc à débarrasser
mon travail du "trop ", du
"encore plus" pour approcher
ce qui reste de propre à
l'homme ... son humanité.»
G.G.

Bebu a remporté le prix du jury pour l'ensemble de son travail, lors de l'exposition collective d'Ambronay, du 2 au 3 avril 2011.

Ma peinture est le théâtre de ce qui me touche …

Je mets en scène mon histoire et mon imaginaire.

D'un côté, je joue avec les attitudes, l'ampleur et l'audace de mes grands personnages bleus. Ils enfilent le costume de mes certitudes, mes contradictions, mes doutes.
De l'autre, j'installe mes petites présences « terre » comme des petits îlots de tendresse et de tolérance, apaisants, intemporels…

Alors, le temps s’arrête: grands personnages bleus et petites présence "terre" se rencontrent. Mon histoire rejoint celle des autres.

Et j’écoute leur silence qui en dit long…
Comme on écoute les paroles des sages, qui tissent doucement le lien entre les hommes, notre filiation.

J'aime l'oeuvre de BEBU…


Outre son contenu, d'une force extrême, la démarche de Bebu est originale par son refus de l'art marchand et son ambiguïté par rapport à la psychanalyse.

Elle peut servir de référence à une réflexion sur la marginalité, notion particulièrement galvaudée aujourd'hui, revendiquée à tout propos, aux limites imprécises et aux domaines multiples.

Sa vie très mouvementée influence son art. Suivant les nombreux déplacements de son père, négociant et planteur, elle partage son enfance entre l'Afrique et l'Europe. Elle grandit, nourrie de couleurs, d'odeurs, de paroles et de sons africains et va très vite ressentir un attachement profond pour le continent noir.

Aussi, Bebu se sent chez elle aussi bien en Afrique qu'en Europe, toujours en transit. C'est dans ce métissage culturel qu'elle puise son inspiration et construit sa démarche artistique.

Son travail repose sur "ses ressentis" d'une Afrique forte et fragile à la fois, oscillant entre tradition et modernité.

Sa technique contemporaine s'articule entre les formes épurées de la sculpture africaine et la métamorphose de la matière première (argile, latérite, pigments, sable, raphia) qu'elle rapporte de ses voyages africains.

Entre la table rase des avant-gardes, les gestes de rupture et le degré zéro de la peinture, le modernisme ne nous a pas souvent donné l'occasion d'analyses iconographiques. Et voilà qu'une jeune artiste, dissimule dans sa peinture quelques indices propres à tester ce qui nous reste d'acuité visuelle.

Artiste très douée, Bebu suit une carrière très prometteuse.

15ème concours d'art contemporain de l'Atelier Z
(peinture, sculpture, photographie, arts graphiques...)
Premier prix de peinture figurative

Un aperçu de l'atelier tout neuf.

Suivant les différents déplacements professionnels de mon père, je partage mon enfance entre l’Afrique et l’Europe. Je découvre paysages, couleurs et pensées africaines, tout en vouant une passion pour le théâtre.
Ce métissage culturel est mon empreinte, j’y puise mon énergie et mon inspiration .

Après des études artistiques à Paris, je poursuis mes voyages entre ces deux continents où j’exerce différents métiers : décoratrice de théâtre, professeur d'arts plastiques et intervenante auprès des associations, des écoles et des enfants handicapés sur des projets créatifs.
En parallèle, je développe ma démarche picturale, et je m’essaye à la mise en scène.

Tout s’accorde en 2008: théâtre et peinture font partie intégrante de ma vie. Je décide, alors, de me plonger totalement dans la création mettant en scène mon histoire et mon imaginaire, mes limites et mes libertés… Un grand voyage !